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Heptathlon des JO 2024 : le serment olympique d’Auriana Lazraq-Khlass

Jeudi 8 août, dans le Stade de France où elle s’installera, à 10 heures, dans les starters de sa série du 100 m haies, première des sept épreuves de l’heptathlon, Auriana Lazraq-Khlass aura réalisé son rêve d’enfant. Elle avait 5 ans lorsque, lors des vacances en 2004, la petite fille était tombée en arrêt devant les images des Jeux olympiques (JO) d’Athènes, captivée par les exploits des coureurs, des lanceurs, des sauteurs. Revenue chez elle à Marly, en Moselle, elle avait lancé à sa mère : « Maman, je veux aller aux Jeux olympiques. »
Ladite mère, Claire Braziller, avait fait de l’athlétisme et même participé aux championnats de France sur le 400 m haies. Mais elle n’avait encore jamais parlé à sa fille de ce passé sportif. « Elle n’était pas du genre à nous raconter sa vie, plutôt à nous laisser vivre nos propres expériences », se souvient la sportive. A la maison, dans la cour de récréation, dans le club d’athlétisme où elle est bientôt inscrite, la petite fille ne va cesser de répéter à son entourage : « je veux aller aux Jeux olympiques », « je veux aller aux Jeux olympiques », façon crise de gosse. Ou promesse de l’aube. Ou serment olympique.
Voilà qui est chose faite, vingt ans plus tard. Et ça n’est pas rien, de réaliser un rêve d’enfant. Sauf pour une sportive. Alors, Auriana Lazraq-Khlass s’est trouvé un nouveau défi, taille adulte : une médaille olympique. C’est à Rome, fin juin, que ça lui est venu pour de bon, cette histoire de podium. Sa deuxième place lors des championnats d’Europe d’heptathlon, avec un score de 6 635 points – derrière la double championne olympique belge, Nafissatou Thiam –, en a fait la troisième meilleure performeuse mondiale de la saison. Alors…
Auriana Lazraq-Khlass a eu d’emblée un insoluble problème avec l’athlétisme, celui de choisir sa spécialité. Comme toute débutante, et jusqu’à l’âge de 15 ans, elle s’est essayée à plusieurs disciplines. Elle gagnait partout. Elle était douée, au point d’intégrer la section sport-études du lycée de Metz, mais sans jamais toucher à cette excellence qui désigne les élus du sport, les dieux de l’Olympe. « J’ai toujours été sur les podiums nationaux mais je n’ai jamais été l’espoir de ma discipline, la pépite qu’on allait mettre sous contrat », explique-t-elle. Dès lors, il n’était pour elle d’autre choix… que de ne pas choisir. Pour qui a des hésitations d’âne de Buridan, il existe heureusement un débouché : l’heptathlon. Ce sera donc dans cette épreuve combinée (100 m haies, hauteur, poids, 200 m, longueur, javelot, 800 m ; le tout sur deux jours) qu’elle mènera sa quête d’enfant.
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